Les jolies fleurs colorées du souci, en plus d’illuminer votre jardin d’avril jusqu’à octobre, ont des propriétés très intéressantes pour le jardinage au naturel. Bien souvent méconnu, le souci est pourtant un véritable allié pour le jardinier !
Calendula officinalis ou Calendula arvensis ?
Le souci, que l’on rencontre souvent sous son nom latin calendula, pousse de façon spontanée en France métropolitaine. On le rencontre dans tout l’hexagone, en bordure des champs et des chemins, plus particulièrement dans le sud et les régions méditerranéennes en particulier, dont il apprécie la chaleur.
Le souci officinal, Calendula officinalis, qu’on appelle aussi souci des jardins, est le plus commun. C’est une plante herbacée annuelle, aux fleurs jaune orangé à orange soutenu disposées en capitule, et dont les tiges peuvent monter jusqu’à 50 cm, voire 70 cm de haut. Ses graines étant capable de supporter des froids importants, il n’est souvent nul besoin de le resemer !
Il existe également le souci des champs, Calendula arvensis, aussi appelé souci des vignes. Celui-ci possède une fleur de bien plus petite taille, souvent jaune à jaune orangée. Ces feuilles sont lancéolées et recouvertes d’un léger duvet. Il possède les mêmes qualités que son cousin le souci officinal et on l’observe surtout dans le sud de la France.
Le souci au jardin
Le souci officinal se plait dans les emplacements ensoleillés, les sols riches en humus et peut parfaitement s’adapter à la culture en jardinière. Il est très facile d’entretien, mais attention toutefois aux excès d’arrosage car il supporte mal la stagnation de l’eau. C’est une plante bio-indicatrice d’un sol à dominante calcaire.
Les fleurs du souci ont la particularité de s’ouvrir lorsque le soleil est haut dans le ciel et de se refermer pour la nuit. Cela lui aurait d’ailleurs valu son nom, souci venant du latin sol sequia qui signifie « qui suit le soleil ». Albert le Grand, évêque dominicain et naturaliste du Moyen-âge, aurait surnommé le souci la « fiancée du soleil », plutôt joli, non ?
Les propriétés thérapeutiques du calendula sont reconnues depuis l’Antiquité. Il est cité parmi les 94 plantes dont la culture est ordonnée et organisée par Charlemagne dans tous les jardins royaux via le Capitulaire de Villis au début du IXe siècle.
Les propriétés du souci pour le jardinage
Le souci fournit un extrait riche en potassium, en phosphore, en oligoéléments, en flavonoïdes et en saponine. Cela le rend intéressant pour renforcer les mécanismes naturels de défense des plantes et leur résistance aux maladies. On pourra l’utiliser en complément d’extraits végétaux comme l’ortie, l’ail, la consoude ou le pissenlit.
Mais il détient aussi des mucilages aux vertus adoucissantes et des acides dont l’acide salicylique (le principe actif de l’aspirine)… C’est donc une plante intéressante pour aider les végétaux à se remettre après un épisode de stress (grêle, gel, attaque parasitaire…), a fortiori lorsque celui-ci endommage la plante, car le souci améliore la cicatrisation en stimulant la régénération cellulaire.
Le calendula a donc une double utilité : il renforce et stimule naturellement les plantes, tout en les aidant à retrouver de la vigueur après un stress. Il peut être utilisé sur tout type de plantes, en préventif ou en curatif. Le souci est particulièrement apprécié par les cultures de tomates et de choux.
Le calendula, une fleur bien utile au jardin
Le souci étant une variété à la floraison longue, elle est très utile pour nos amies les abeilles et autres insectes pollinisateurs. Son odeur éloignerait les pucerons et les mouches blanches (aleurodes)… Vous pouvez le planter dans votre potager près des carottes, laitues et choux. De quoi joindre l’utile à l’agréable !
Le souci peut également être utilisé en engrais vert. Il aurait la faculté de repousser les nématodes. Dans ce cas, pensez à semer vos soucis dès le mois d’avril. Dès qu’ils fleurissent et avant la montée en graine, il conviendra de les tondre puis de les enfouir lorsqu’ils seront secs. Attendre quelques semaines avant d’implanter vos légumes.
Associé à l’œillet d’inde, à la bourrache, au cerfeuil ou encore à la capucine, le souci peut constituer un bon rempart contre les limaces. Il faudra néanmoins s’y prendre à l’avance, en réalisant un sarclage et un faux semis pour se débarrasser au maximum des adventices au préalable.
Les autres vertus du souci
Saviez-vous que la fleur de souci est comestible ? On peut la manger fraîche en salade ou la faire sécher pour la boire en infusion. Elle aurait des propriétés calmante et cicatrisante. Sous forme de macérat huileux de souci, son action adoucissante est également intéressante pour les peaux les plus fragiles, comme celle des bébés.
La teinture mère de souci est plutôt employée pour apaiser les muqueuses, soutenir le foie et aider à la cicatrisation de l’appareil digestif. Calendula officinalis occupe également une place de choix en homéopathie où on le préconise le plus souvent contre les problèmes de peau (acné, eczéma).
Enfin, le souci est aussi une plante tinctoriale : la décoction de fleurs de calendula permet d’obtenir naturellement une coloration jaune clair à usage textile ou alimentaire. Elle est notamment utilisée dans certains pays pour foncer la couleur… du beurre !