Les plantes bio-indicatrices au jardin

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Tout jardinier le sait : chaque sol est différent et bien connaître son sol permet d’éviter beaucoup d’écueils au jardin. Connaître le sol cela passe le plus souvent par des mesures physico-chimiques comme le taux de matière organique, le pH, la texture (argile, limon, sable) ou encore la structure du sol (compacté, aéré…). Mais l’observation des plantes qui poussent spontanément sur un sol donné est aussi une source d’information précieuse pour jardiner au naturel.

Qu’est-ce qu’une plante bio-indicatrice ?

Une plante bio-indicatrice nous informe sur l’état et la composition du sol dans lequel elle se développe.

Ce qu’il faut comprendre tout d’abord, c’est que chaque plante sauvage possède son propre biotope primaire défini par un environnement et des conditions particulières qui, une fois réunies, lui permettent de pousser spontanément.

Dans chaque mètre carré de sol se trouvent en permanence en moyenne 3000 graines de plantes en sommeil que l’on nomme « dormance ». Ces graines d’espèces diverses se conservent plusieurs dizaines d’années, attendant que les conditions optimales soient réunies pour germer : c’est ce que l’on appelle la levée de dormance.

Par définition donc, les graines qui germent nous renseignent sur les conditions optimales réunies au moment de leur germination : d’un point de vue physique (tassement et compaction du sol, texture), mais aussi chimique (disponibilité de l’oxygène et des différents éléments nutritifs, taux d’humidité, pH, etc.) et environnemental (ensoleillement, présence de polluants…).

Plantes bio-indicatrices au jardin - MAÏA-KO

Les plantes bio-indicatrices au potager et au jardin

Ces informations sont essentielles à tout jardinier qui souhaite travailler en harmonie avec la nature. Prendre le temps d’observer son jardin avant d’y implanter des cultures est important pour se faire une idée assez précise du  sol dont on dispose sans avoir à recourir à des analyses poussées.

Et si le jardin est déjà implanté, ce n’est pas un problème : avant de sarcler ou d’arracher à la main les « mauvaises herbes », prenez le temps de les identifier pour savoir quels renseignements elles peuvent vous apporter. Cela demande quelques connaissances en botanique mais avec un peu d’aide on peut y arriver !

Attention cependant, il est important de ne pas prendre en compte les plantes dont les graines auraient pu être apportées par la main de l’homme et qui ne se seraient pas trouvées naturellement dans ce milieu.

Liseron - Plantes bio-indicatrices au jardin - MAÏA-KO

Comment jardiner avec les plantes bio-indicatrices ?

Tout d’abord, le moment d’observation est important. Pour se faire une bonne idée de la qualité de son sol, on peut observer les plantes qui y poussent spontanément à la sortie de l’hiver et avant chaque tonte ou fauchage pendant le printemps.

Dans un jardin en permaculture, on pourra également observer au moment de la récolte quelles plantes ont poussé spontanément près des plantations pour se faire une idée des blocages ou carences qui auraient pu se manifester pendant la saison.

On procède ensuite en faisant l’inventaire de toutes les espèces présentes sur une parcelle donnée. Vous pouvez par exemple délimiter plusieurs carrés de 1 m par 1 m sur le lieu de votre potager et lister toutes les espèces que vous y rencontrez.

Vous n’êtes pas (encore) un botaniste chevronné ? Pl@ntNet peut vous aider à identifier les plantes sauvages présentes dans votre jardin ou lors de vos promenades. C’est une application gratuite et collaborative, disponible sur ordinateur ou smartphone. Prenez en photo la plante à identifier et Pl@ntNet fait le reste !

Coquelicot - Plantes bio-indicatrices au jardin - MAÏA-KO

Règles d’or pour jardiner avec les plantes bio-indicatrices

Il est important de raisonner en fonction de la fréquence d’implantation de la plante : une plante isolée ne nous donne pas d’information sur le sol dans lequel elle se développe, alors que sa présence en grand nombre au même endroit est une source d’information fiable.

Il est également nécessaire que plusieurs espèces différentes indiquent une caractéristique commune du sol pour que l’on puisse considérer que celle-ci est avérée. L’idée est d’essayer d’évaluer à la fois l’abondance d’une espèce donnée sur la parcelle étudiée et la fréquence d’apparition du caractère que l’on aura identifié.

Pour qu’une plante soit considérée comme indicatrice, on doit pouvoir compter au moins 5 à 10 pieds spontanés de cette espèce par mètre carré sur la parcelle étudiée.

Bouton d'or Renoncule rampante - Plantes bio-indicatrices au jardin - MAÏA-KO

Exemples de plantes bio-indicatrices couramment rencontrées

L’ail des ours préfère les sols calcaires riches en azote et en humus, et de préférence ombragés.

Le coquelicot se développe dans les sols calcaires riches en éléments minéraux, avec des écarts important d’hygrométrie (beaucoup d’eau en hiver, très sec en été), et surtout en présence d’un microclimat chaud.

L’alliaire se développe préférentiellement dans les sols frais, plutôt basiques avec tendance à la compaction et riches en matière organique.

Le liseron indique un sol calcaire riche en matière organique et en azote sous forme nitrate, à la structure plutôt compacte.

La renoncule rampante (ou bouton d’or) se développe dans les sols compactés, avec tendance à l’engorgement en eau. Idem pour le grand plantain ou la prêle des champs.

La capselle (bourse à pasteur) préfère les sols sablo-limoneux, compactés, sujets à des variations hydriques importantes. Il peut également indiquer un blocage en phosphore et postassium.

Le chiendent indique des sols plutôt limoneux avec un pH élevé, fatigués et déstructurés, présentant souvent du potassium et de l’azote sous forme nitrate en excès.

Le lamier pourpre indique un sol de texture limono-sableuse, plutôt basique, avec tendance à l’érosion.

Le datura se développe préférentiellement dans les sols de type sable ou limons, et indique une pollution du sol par les engrais minéraux ou les pesticides.

La marguerite commune ou la petite oseille se rencontrent plutôt dans les sols pauvres en humus et éléments minéraux.

Enfin, l’ortie indique un sol présentant un excès de matière organique d’origine végétale et animale, une hydromorphie (saturation du sol en eau) et éventuellement une pollution de sol en fer.

Pour en savoir plus : les ouvrages de la collection « L’encyclopédie des plantes  bioindicatrices » de Gérard Ducerf, botaniste renommé, font référence à ce sujet.

Image de Caroline Baly
Caroline Baly

Ingénieure en biologie, Caroline Baly est passionnée par le végétal. Après dix ans à travailler à la régénération des sols agricoles et à la valorisation des plantes médicinales, elle fonde AÏAKO en 2021 avec pour objectif de soigner les plantes tout en préservant la planète.

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