La prêle (Equisetum arvense)

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La prêle est l’une plantes les plus communes qui soit en Europe. On la trouve facilement au bord des rivières et cours d’eau ou dans les talus ou fossés au sol humide.

Saviez-vous qu’elle existe pourtant depuis plusieurs millions d’années et qu’elle fait partie des plantes de référence en médecine naturelle… mais aussi au jardin ?

La prêle, une plante des plus résistantes

La prêle était déjà présente sur Terre il y a 250 millions d’années. Des empreintes fossilisées de cette plante, qui pouvait alors mesurer plusieurs mètres de haut, ont été retrouvées dans des sédiments datant de cette époque. C’est peut dire que la prêle est une plante résistante !

Elle se plaît d’ailleurs dans les endroits très humides, plutôt acides,  et s’adapte avec une vivacité étonnante aux conditions les plus extrêmes. Plus le milieu sera difficile (sol pollué, engorgé, tassé…), plus elle prospèrera ! Dans son habitat naturel, c’est une plante bio-indicatrice de la présence d’une nappe d’eau souterraine et d’un sol déstructuré. Une fois implantée, la prêle est d’ailleurs quasiment impossible à déloger, car elle résiste aux traitements chimiques les plus vigoureux.

Cette vivace est facilement reconnaissable grâce à ses tiges vertes aériennes très caractéristiques. Elle possède en outre un système racinaire puissant et très développé, et elle a la particularité de se reproduire par sporulation, comme les fougères auxquelles elle est apparentée.

La prêle (Equisetum arvense) au jardin -MAÏA-KO

La prêle, une plante chargée d’histoire

Le nom « prêle » regroupe en fait une quinzaine d’espèces différentes. La prêle des champs, Equisetum arvense, est la plus commune, mais aussi la plus utilisée, notamment en médecine traditionnelle. Durant l’Antiquité grecque, Pline l’Ancien la conseillait déjà comme reconstituant et tonifiant. Elle était également utilisée pour stopper les saignements lors de blessures. On trouve également dans nos campagnes la grande prêle, Equisetum maximum, qui peut mesurer plus d’un mètre de haut.

Au XIVe siècle la prêle est largement préconisée aux personnes souffrant de tuberculose. Aujourd’hui encore, l’extrait de prêle est utilisé en phytothérapie comme reminéralisant naturel et utilisée en cas de rhumatismes, goutte, affections des reins et de la peau. Attention toutefois à ne pas la confondre avec la prêle des marais (Equisetum palustre) qui contient un alcaloïde toxique, souvent incriminé dans les cas d’empoisonnement des animaux d’élevage.

L’étymologie du nom « prêle » lui vient de son amertume : elle contient un glucoside amer d’où elle tira le nom « âpre au goût », qui se dit en latin « asper ». Alors appelée « asperella », elle devient avec le temps « asprèle » puis « prêle ». Mais son surnom le plus connu est « herbe à récurer » car sa richesse en acide silicique en fait un décapant hors pair. Si vous n’avez plus d’éponge à vaisselle, pensez à la prêle !

La prêle (Equisetum arvense) au jardin -MAÏA-KO

La prêle pour votre potager et vos plantes d’intérieur

La prêle est extrêmement riche en cristaux d’acide silicique ce qui lui donne sa rigidité. Elle contient également du potassium et divers flavonoïdes, alcaloïdes et acides organiques. Cela en fait une plante très intéressante pour le jardinier à de nombreux égards.

En effet, la silice entre dans la composition de la paroi cellulaire des végétaux. Elle permet donc à la plante de former des cellules plus résistantes, ce qui va l’aider à se prémunir des maladies cryptogamiques dues à des champignons microscopiques comme le mildiou, l’oïdium, la tavelure chez les arbres fruitiers ou encore la rouille chez les alliacées.

La richesse en silice de la prêle en fait également une plante particulièrement dure et coriace, elle n’est donc pas attaquée par les limaces. En disposant des branches de prêle sur quelques centimètres de haut autour de votre potager, vous pouvez créer facilement et à moindre coût une barrière anti-limaces naturelle dans votre potager !

La prêle (Equisetum arvense) au jardin -MAÏA-KO

 La prêle, une plante indispensable pour jardiner au naturel

La prêle va également stimuler les défenses immunitaires de la plante. Riche en oligoéléments, elle tonifie et renforce le végétal. C’est un excellent moyen de prévention contre les insectes ravageurs (acariens tétranyques, teigne du poireau, pucerons, araignées rouges, etc.) et les maladies dues à des champignons microscopiques (mildiou, oïdium, rouille, cloque du pêcher, etc.).

La prêle peut aussi être utilisée dans un objectif fongicide et insecticide. Elle peut être associée à l’extrait d’ail dans cet objectif. À utiliser en préventif lorsque le temps se fait chaud et humide, mais aussi en curatif lorsque vous constatez l’apparition des premiers symptômes. Dans ce cas, vaporisez les extraits matin et soir pendant au minimum 3 jours.

Il est également possible d’utiliser la prêle pour protéger les semis de la pourriture avant plantation. Dans ce cas, disposez vos semences dans un sachet en tissu (lin ou coton bio sans teinture par exemple) puis faites les tremper 30 minutes à 1 heure dans l’extrait de prêle. Vous pouvez semer dès que les semences sont sèches.

Caroline Baly
Caroline Baly

Ingénieure en biologie, Caroline Baly est passionnée par le végétal. Après dix ans à travailler à la régénération des sols agricoles et à la valorisation des plantes médicinales, elle fonde AÏAKO en 2021 avec pour objectif de soigner les plantes tout en préservant la planète.

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